Mélodie et L’imprévu

Le texte aujourd’hui s’adresse à vous, femmes de 36 ans et plus.

De part ce point commun que nous partageons, je sais pertinemment combien cela peut-être difficile de faire une rencontre avec quelqu’un d’intéressant du sexe opposé. Briefe : de faire une rencontre tout court !

Vous femmes seules, qui sortez dîner avec des copines et qui négligez ce que vous portez à ces occasions en prétextant que personne fait attention à vous depuis des années (affirmation que je serai loin de contredire !) et néanmoins, ce laxisme pourra un jour vous coûter très cher !

Et oui !

Chaque jour contient son lot de surprises. Ces surprises se rangent d’habitude, je l’admets, dans la catégorie des mauvaises surprises mais il se peut qu’un vent favorable souffle, de façon inopinée et que vous soyez dépourvues de ressources pour y faire face.

En voilà que, pas plus tard qu’hier, je me suis rendue en compagnie d’une amie, dans un restaurant branché de la ville. En effet, comme a bien dit Christine Orban dans son roman « N’oublie pas d’être heureuse » je suis arrivée à l’âge où nous attachons de la valeur à une bonne table.

Pour m’asseoir sur la banquette j’ai du passer par un espace exigu entre 2 tables et malencontreusement j’ai frôlé mon derrière contre le bras du monsieur assis à côté.

Très gentiment il m’a fait un grand sourire, je me suis excusée et me suis attardée sur ce personnage qui était tout simplement magnifique.

Plus tard, j’ai trouvé un prétexte pour l’enquérir sur ce qu’il mangeait et il a insisté pour que je goute.

Simultanément, son ami (qui était certes un peu court de pattes mais qui n’était pas totalement dépourvu de charme), a noué conversation avec ma copine. Les deux messieurs étaient Ecossais et malgré le fait que ma copine peinait à comprendre ce qu’ils disaient, elle demeurait enthusiaste.

Enfin, la chose commençait à prendre forme et quand ils nous ont demandé si on voulait boire un verre ailleurs, on a cru avoir gagné à jeu et on a crié BINGO !

Mais l’extase qui nous envahissait se mélangeait à une certaine panique : on passait en revue, l’une et l’autre, l’inventaire de nos atouts et de nos malheurs : elle me dit « j’ai mis des super dessous » ; j’enchainait « zut moi au contraire j’ai joué la carte du gainage et cela va jouer en ma défaveur si je décide de me désaper devant lui » ; elle enchaine « je regrette de ne pas avoir lavé les cheveux avant de sortir » et je pensais tout bas « maudis soient ces poils qui s’obstinent maintenant à pousser sur mon menton et que je n’ai pas arraché avant de partir par manque de temps ».

Et oui mes interlocutrices chéries, vous êtes en train de vous dire que tout cela n’est pas grave et que sous une lumière tamisée, la nuit, aucun homme ne s’acharnera sur ces détails. Et ben, vous vous trompez !

Oui car je vous ai bien dit que le vent qui soufflait hier était bien un vent unique que ne s’aventurera peut-être plus jamais par Fitzrovia.

Je m’explique : ce monsieur au sourire ravageur, était pompier. Hors un pompier, cela veut bien dire ce qui cela veut dire : les 36 ans, il les avait à peine dépassés et en outre, il était bâtit comme une statue de Michelangelo.

Malgré cela, vous allez me dire, ce que je me disais avant mes 36 ans : pompier, en voilà une profession con. C’est une profession que je n’incluais d’ailleurs pas du tout dans la liste des professions qui mon prince charmant aurait pu exercer. C’était une profession rayé, exclue, de cette liste de professions dites NOBLES.

Mais, passés les 36 ans, je suis tombée sur le charme des calandriez de Noël exhibant quelques uns de ces spécimens. J’ai alors compris que j’avais un peu trop de préjugés à leur encontre et qu’il fallait justement être une femme un peu plus ouverte.

Et voilà pile poil, que ce monsieur pourrait enfin me permettre de bien garder mon ouverture ! Oui, d’esprit, bien entendu ! Car il venait aussi de poser pour le calendrier des pompiers écossais. Et pour quel mois ? BINGO encore : celui de mon anniversaire ! (Ce n’est plus un coup de vent favorable, cet homme devenait carrément un signe du destin, la parole de Dieu !)

Alors, croyez vous que nous pourrions narguer ces signes du destin avec de la négligence ? Oui ?

Pour revenir à nos moutons, nous avons continué à passer en revue notre check liste: avions nous apporté dans nos sacs respectifs : une brosse à dents, du maquillage, du parfum, des goutes pour le nez ? Elle ne se souvenait plus si ses ongles des pieds étaient-ils bien coupées et j’y passe.

En résumé, je ne vous conseille pas de sortir de chez vous à la légère, mieux que ça : quand vous sortirez justement, « à la légère », veuillez vous munir de tout ce qui vous permettra d’être « vraiment légère » si l’occasion si présente ! Il est claire que 99,9% du temps, vous allez sortir chargée « comme une bourrique » et que « votre baise en ville » ne vous sera d’aucun salut mais, vous vous féliciterez le jour où l’occasion à ne pas rater se présentera et que vous pourrez cueillir les fruits de votre organisation.

Pardon? Comment on a finit notre soirée ? Vous êtes indiscrète ! Je peux seulement vous dire qu’on y rêve encore. Mais ce récit je le garde précieusement pour mes futurs petits-enfants, enfin, une fois qu’ils auront atteint leur majorité.

En attendant, je peux juste avancer que, contrairement à la maxime d’Alfred de Musset qui dit “qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse », j’affirme que : On ne s’enivre que quand on boit une bonne bouteille.

 

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